L’Ara de Lear, aussi appelé Ara bleu-indigo, est un perroquet emblématique du Brésil. Avec son plumage étincelant et son histoire mouvementée, cet oiseau captive autant les scientifiques que les amoureux de la nature. Mais que savons-nous vraiment de ce petit géant des caatingas ? Peut-on l’adopter comme animal de compagnie ? Et à quoi ressemble-t-il au quotidien ? Plongeons dans l’univers fascinant de ce macareux menacé.
À quoi reconnaît-on l’Ara de Lear ?
Avec ses 75 cm et ses 940 g, l’Ara de Lear impressionne par sa taille et son élégance. Son plumage est bleu métallisé, légèrement teinté de vert sur les ailes et de brun foncé sur la poitrine. Son trait distinctif ? Un anneau orbital nu et une tache semi-circulaire jaunes à la base du bec, qui contrastent avec son allure sombre. En vol, ses cris rauques et stridents, comme un « greeee-ah », résonnent dans le ciel, bien plus aigus que ceux de son cousin, l’Ara hyacinthe.
Où vit-il ? Un habitat sous haute surveillance
Cet oiseau est endémique du Brésil, spécifiquement dans le Nordeste, entre les régions de Bahia et du plateau de Raso da Catarina. Il affectionne les caatingas, des forêts sèches épineuses parsemées de palmiers licurí (Syagrus coronata), essentiels à son alimentation. Les falaises de grès environnantes lui servent de site de nidification et de refuge nocturne. Contrairement à d’autres aras, il est sédentaire, lié à ses falaises toute l’année.
Que mange-t-il ? Un régime aux noix… et au maïs !
L’Ara de Lear est avant tout granivore. Son menu préféré ? Les noix de licurí, qu’il écrase avec son bec puissant. Mais il se régale aussi de fruits de Jatropha pohliana, de Spondias tuberosa, ou de fleurs d’agave. Surprise : en période de disette, il n’hésite pas à chaparder des épis de maïs dans les champs cultivés ! Une adaptation malicieuse qui agace parfois les agriculteurs…
Une famille nombreuse, mais fragile
La saison des amours s’étend d’octobre à janvier. Les couples, fidèles, nichent dans des fissures de falaises. La femelle pond 2 œufs, mais un seul poussin survit généralement. En captivité, l’incubation dure 28 jours, mais dans la nature, le succès est aléatoire. En 2009-2010, 80 % des tentatives de reproduction ont abouti, avec 1,33 oisillons par nid. Une performance encourageante, mais insuffisante pour garantir l’avenir de l’espèce.
Pourquoi est-il en danger ?
Classé En Danger (EN) sur la Liste Rouge de l’UICN, l’Ara de Lear a frôlé l’extinction. Au début des années 1990, on comptait à peine 140 individus. La destruction des palmiers licurí (dont l’aire a rétréci de 250 000 km² à 4 000 km²), la chasse pour la viande et le braconnage pour le trafic d’animaux ont décimé ses populations. Heureusement, des efforts de conservation ont porté leurs fruits : en 2010, on dénombrait 1 123 oiseaux, dont 228 adultes. Mais le risque de disparition plane toujours.
Peut-on le garder comme animal de compagnie ? Absolument pas !
Outre son statut protégé (CITES I), l’Ara de Lear est un oiseau sauvage, incapable de s’adapter à la captivité. Son régime spécifique, son besoin d’espace et sa longévité (jusqu’à 50 ans) en font un compagnon impraticable. De plus, chaque spécimen retiré de la nature menace la survie de l’espèce. Préférez l’admirer dans des documentaires ou lors de projets éco-touristiques responsables !
Anecdotes rigolotes
- Un oiseau fantôme : Bien connu des marchands d’animaux au XIXᵉ siècle, l’Ara de Lear est resté invisible dans la nature jusqu’en 1978. Une discrétion digne d’un espion !
- Un cri de souris : Contrairement à ses cousins bruyants, son cri est plus aigu et moins puissant. Un détail qui a berné les ornithologues pendant des décennies.
- Un régime « volé » : Quand il pille les champs de maïs, les agriculteurs le surnomment « l’ara voleur »… avec un mélange d’agacement et d’affection.
Conclusion L’Ara de Lear incarne à la fois la beauté fragile et la résilience de la nature. Bien que sa population croisse grâce à des projets de protection, il reste un symbole des défis écologiques brésiliens. Alors, plutôt que de rêver de l’adopter, soutenons les initiatives qui lui offrent un avenir… en liberté ! 🌿